enquête trisannuelle baptisée ObEpi, publiée mardi.
Yvelines
AFP/ArchivesLa France compte désormais au total plus de 20 millions (20.762.019) de gens en "surpoids" ou obèses.En
douze ans, la population a grossi en moyenne de 3,1 kg et grandit de
0,5 cm, et son ventre s'est arrondi de 4,7 cm en moyenne.L'enquête
ObEpi 2009 coordonnée par le Dr Marie-Aline Charles, épidémiologiste
(Inserm) et le Pr Arnaud Basdevant, spécialiste de la nutrition
(Pitié-Salpêtrière-Université Paris 6) confirme que si toutes les
générations sont touchées, on devient obèse de plus en plus tôt."Pour
ceux nés dans les années 70, le seuil de 10% d'obèses est atteint vers
30 ans (32 ans), alors que chez leurs parents nés en 1946-1951, ce
seuil était atteint à 49 ans", dit à l'AFP Mme Charles.La
fréquence de l'obésité, considérée comme une épidémie par
l'Organisation mondiale de la santé (OMS), reste inversement
proportionnelle aux revenus (22% pour moins de 900 euros mensuels par
foyer, 14% entre 2.301 et 2.700 euros, contre 6% à partir de 5.301
euros. Cette dernière catégorie est toutefois très minoritaire, rendant
difficile l'interprétation en particulier en ce qui concerne les
femmes, relève le Dr Charles. "La discrimination sociale à l'encontre
des femmes obèses ou en surpoids fait barrage à leur accession aux plus
hauts postes", note-t-elle.Les disparités régionales persistent:
l'obésité est plus fréquente dans le Nord (20,5%), l'Est (17%) et le
bassin parisien (16,6%). PACA (11,5%), Rhône-Alpes (11,9%) et la
Bretagne (12,2%) sont les moins touchées.L'enquête ObEpi 2009,
réalisée par TNS Healthcare Sofres auprès de 25.286 adultes (18 ans et
plus) et financée par la firme Roche, est la 5e après celles de 1997,
2000, 2003 et 2006.L'ébauche d'un ralentissement de la
progression de l'obésité précédemment observée chez les hommes n'est
pas confirmée, tandis que les formes sévères (Indice de masse
corporelle ou IMC supérieur à 35) ont plus que doublé (de 1,5% en 1997
à 3,9% en 2009).En 2009, la prévalence (fréquence) de l'obésité
est plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%)
confirmant une tendance observée depuis 2003, à l'inverse du surpoids
plus élevé chez les hommes (38,5% contre 26% chez les femmes).L'obésité
augmente régulièrement avec l'âge dans les deux sexes pour atteindre un
pic parmi les 55-64 ans (20,1% chez les hommes et 19,5% chez les
femmes). Cependant entre 2006 et 2009, l'augmentation est plus nette
dans la tranche d'âge des 25-34 ans (+19,5% contre +5,3 à +8,5% dans
les autres tranches d'âges).En revanche, la fréquence du
surpoids se stabilise, mais concerne tout de même près de 14,3 millions
de Français de 18 ans et plus (31,9% d'entre eux).L'augmentation
du tour de taille, au-delà de 94 à 100 cm pour les hommes et de 80 à 88
cm pour les femmes, reflète une plus grande fréquence d'un excès de
graisse abdominale, directement associé à un risque cardio-vasculaire
accru.Parmi les 65 ans et plus, la proportion d'obèses des deux
sexes est plus importante que dans la population générale (17,9% contre
14,5%), même si elle diminue parmi les plus âgés (13,2% chez les 80 ans
et plus).Un obèse a douze fois plus de risque d'être traité pour
trois facteurs de risques vasculaires (diabète, hypertension, anomalies
des graisses du sang...) qu'une personne de poids normal.
Source : Msn News